jeudi 7 décembre 2017

BRZEZINKA

C’est le lieu mythique de la recherche para-théâtrale menée par Jerzy Grotowski et son équipe. J’avais déjà émis le souhait d’y développer un travail de résidence. Et bien, mes vœux ont été exaucés et l’expérience fut bien au-delà de mes espérances. Cette salle a une mémoire. On peut y sentir la présence des aînés. Dans le réfectoire, après d’intenses heures de travail, nous avons pris plaisir à échanger autour de la grande table que Grotowski avait fait construire pour Brzezinka; un symbole du partage. Les cheminées, alimentées quotidiennement par les participants, ont réchauffé et ont éclairé nos moments de réflexions. Coupés de tout accès à internet nous avons retrouvé la nécessité de l’échange, de l’oralité.


Photographe : Yousef Al Hosam

Antonio Dente, Claudia Alecchi, Eirini Valatsou, Giulia de Felice, Helena Salgueiro, Haithan Assem Tantawy, Hugo Danino, Ioannis Pazianas , Justyna Orzechowska, Karolina Wojdała, Katarzyna Kapcia, Laura Gwen Mills, Marcin Zabielski, Melanie Eden, Paulina Dziuba, Paulina Grabarz, Paulina Holska, Zuzanna Kornet.

Merci à Jarek Fret de m’avoir donné la possibilité de réaliser un rêve.

mercredi 25 octobre 2017

La Miseria Deluxe (tango pirata)


J’ai découvert Miseria Deluxe au Tejo bar à Lisbonne, au lieu des bœufs nocturnes. C’est Sylvestre, un ami qui fréquente la Guillotine qui m’a convié à découvrir le trio : Donatello Brida: acordéon et voix, Filippo Bonini Baraldi: violon, Omuba: tuba.


Quelques temps après Donatello est venu faire un stage avec moi. Une confirmation : toute l’énergie poétique que j’avais perçue lors du concert était là. Il campe un personnage à la voix de taverne, rocailleuse et pleine de force, âpre et poétique, une sorte de Tom Waits qui aurait un pied dans un film de Jim Jarmush et l’autre dans un film de Fellini. Un circassien de rue, comme son tango. Car avant d’être joué dans les salons sofistiqués de Buenos Aires, c’est dans la rue et les bars mal-famés, (de m’Alfama)  que le Tango est né. Une musique de naufragés, marins, poètes. Une musique qui  exprime les angoisses, les amours, les histoires de vie.
Donatello est né dans les Alpes Italiennes en 1970 ; Ingénieur de formation, il profite de quelques bourses de recherche scientifique pour voyager en France, Pays bas et Portugal. A partir de 1999 il vit à Lisbonne où il enseigne la Physique Electronique. En 2003,  il achète un accordéon et se dédie à sa passion, la musique. En 2004, il fonde un groupe de musique Italienne : Anonima Nuvolari et entre 2005 et 2010 il fut accordéoniste du groupe portuguais OqueStrada. Miseria Deluxe est son projet le plus récent.


mardi 12 septembre 2017

Projet Federico García Lorca / Alentejo


Maja nous a offert l’hospitalité dans sa maison située au mont des Colmeeiros. Cela venait répondre à une envie exprimée par certains participants au cours des formations. Travailler dans la nature dans un contexte de résidence. Approfondir le travail avec un groupe de personnes ayant déjà participé a un stage avec moi. J’ai donc réuni  des personnes venant de différents pays et au parcours bien distinct, médecin, acteurs, peintre… les voici :
Zé Bernardino, Maja Escher, Mariana Guterres, Antonio Maria Dente, Barbara Martins, Tomas Mauricio, Sara Rodrigues e Beatriz Sança du Portugal, Giulia de Felice e Caterina Pilon d’Italie et Donghyun Seo de Corée du Sud.
J’ai proposé une exploration de la pièce «Noces de Sang» du poète Andalous Federico Garcia Lorca. Quelques thèmes furent explorés / le sud, la musique andalouse, la lune, la poésie, la nature. La semaine s’est terminée par une représentation offerte aux  habitants  de S. Martinho das Amoreiras, dans l’Alentejo.
Obrigado  Maja.
Une deuxième résidence est prévue chez Giulia, à Rotello dans la région de Molise en Italie.

Le projet Federico Garcia Lorca continu !

jeudi 17 août 2017

Flora Delalande / Poésie

Le dernier jour de mes stages est souvent un moment particulier. C’est le jour du dernier chant, le chant de « l’au revoir » qui parfois rend les yeux si brillants. C’est aussi ce dernier jour que j’invite les participants à m’envoyer une sorte d’évaluation/témoignage.


Flora Delalande a participé au stage de juin à Montreuil, et elle m’a envoyé ces quelques mots ainsi qu’un magnifique dessin que je poste ici :


 « Cette semaine à défricher les chemins de l'alphabet fut un vrai bonheur. Merci encore pour cela, pour ta bienveillance, ton exigence, ton regard avisé et toujours attentif.
J'ai vu Jean-Christophe aujourd'hui et nous avons pu parler de cette belle expérience. Un plaisir .

N'hésite pas à me tenir informée de tes prochaines dates, tant de stages que de spectacles. Le temps dont je dispose n'est hélas pas infini et étirable à merci mais ce chemin fait partie de ceux qui en valent la chandelle, je pense »



Flora a une vie professionnelle en dehors du monde artistique. Elle est depuis 2016, Conservateure à la bibliothèque patrimoniale Forney spécialisée dans les arts décoratifs (Paris). Responsable du pôle des collections imprimées elle a entendu parler de moi par Jean Christophe, un ami d’enfance qui travaille aussi à la bibliothèque Forney, Flora et Jean Christophe ont en commun la poésie et le conte.  Ils aiment donner voix aux mots des livres. Après un Baccalauréat scientifique, Flora fait une Classe préparatoire littéraire (hypokhâgne-khâgne) au Lycée Chateaubriand à Rennes. Ces  formations artistiques passent par le  conte avec Philippe Sizaire et Emmanuelle Gros (Festival Rabostage, Semur-en-Auxois), par la danse avec May Kazan, le théâtre avec Françoise Kerver.

C’est au commencement de son chemin de femme que Flora Delalande tombe en amour avec la poésie. Après avoir publié son premier recueil de poèmes  elle crée avec de jeunes poètes l’association Le Temps des Rêves. Dès ses débuts, elle cherche à mêler les arts entre eux. En 2013, attirée par l’oralité et désireuse de partager le plus intimement possible son art avec le public, elle se lance dans la création de spectacles. Naissent alors des duos poétiques et musicaux, des pièces collectives et des performances totales faisant intervenir la peinture, la danse, la musique et le chant autour de ses poèmes. 

Pour en savoir plus :   https://hostile-au-style.fr/

mardi 25 avril 2017

Mes premiers pas sur les terres de Zygmunt.

Zygmunt Molik est décédé en juin 2010 à Wroclaw. Souvent, j’avais formulé l’envie de lui rendre visite mais sans jamais y parvenir. C’est en mars 2011 que je suis allé pour la première fois à Wroclaw, accompagné de Zoé Ogeret, comédienne française qui fut la première à me parler de Zygmunt,  de Tiago Porteiro, professeur d’université au Portugal qui, lui aussi, a souvent travaillé avec Zygmunt, et de Manuela Ferreira, metteuse en scène portugaise.


Nous étions attendus  par Ana Molik, la fille de Zygmunt, et par Ewa Molik la femme de Zygmunt que je connaissais pour l’avoir rencontré à Paris et à Lisbonne, ainsi que par Jacek Dziubinski artiste plasticien, mari d’Ana. J’ai photographié Ana, Jacek, Tiago et Manuela, aux marché aux fleurs, pas loin de la salle mythique du Teatr Laboratorium.   
Ewa nous a conviés à un diner à son domicile. Une dégustation de cuisine polonaise arrosée de vin français. Un  Médoc? Ah souvenirs ! Nous avons longuement évoqué  le maître.  Une soirée merveilleuse.


Le lendemain nous avions Tiago Porteiro et moi, une rencontre avec Jarek Fret, le directeur de L’Institut Grotowski. Ana Molik, traductrice de profession, nous a été d’une aide précieuse.
Jarek Fret nous a attentivement écouté…curieux de notre parcours avec le Maître. Ses encouragements de la première heure et son soutien, ont fini de me convaincre de l’importance de continuer le travail initié par Molik, et que je me devais d’assumer ce statut de successeur. Ce ne fut pas si simple. La mission de transmission me semblait au dessus de mes compétences. Jarek, avenant, pratique et efficace, nous a immédiatement convié Tiago et moi, à revenir pour présenter un extrait du film « Acting Thérapy » aux élèves lors de la rencontre « Making Tomorrow Theater ». Nous sommes donc revenus en Juillet témoigner de notre expérience vécue auprès de Zygmunt. Merci aux amis polonais qui m’ont soutenu dans ces moments de transition.

dimanche 29 janvier 2017

Roland Moreau (Réalisateur et Acteur)


J’ai rencontré Roland Moreau (en bleu, à gauche sur la photo) en 1992, lors de mon premier stage à Paris avec Zygmunt Molik, au Quai de la Gare, au 4° étage, dans une grande salle avec une moquette bleue.
Roland Moreau commence par réaliser des films Super 8 et à jouer au théâtre comme comédien amateur puis professionnel. Après une licence d'histoire, et un premier emploi chez un prestataire de service audio-visuel, il devient monteur, scénariste, et réalisateur. Entre fiction et documentaire il réalise des films qui parlent de l'homme, de la création artistique et de la société.



Nous avons  travaillé ensemble sur son film « L’homme qui marche » en 1996. Je joue le rôle de Jérôme. Jérôme profite d'une panne de voiture pour s'évader à pieds du quotidien, avec devant lui : disponibilité, nature et temps ... Il part dans une randonnée pédestre qui le mènera à traverser la France.
Nous  réfléchissons actuellement à un projet de documentaire sur le parcours de Zigmunt.

Ci-dessous un extrait de « L’homme qui marche » avec Adama Kouyaté et moi-même.

jeudi 5 janvier 2017

Témoignage, James Laver

Dear Jorge,

Thanks for the message, and I hope you and Zoe had a safe journey home.


I’ve been wanting to write since the workshop, but I’ve found it difficult to know what to say.  Perhaps its because so much of the work is happening at a physical and subconscious level it’s difficult to put it into words.  Well, now I’ve had a little time for it to start sinking in, I’ll do my best to share my thoughts!

Firstly I want to say how fortunate I feel to have spent a week with you and Zoe.  It’s amazing to have an insight on this work at all given how rare an opportunity it is, but also the two of you worked so well together to help us explore and find new things within ourselves (Zoe’s translation is amazing!).  I was astonished how quickly people opened up to the work as singing often makes people very self-conscious.  Thank you both for your spirit, passion and patience.

I was so happy to discover the Voice and Body work, especially having been in the Chekhov workshop earlier in the year.  I felt I was able to continue building on what has gone before.  It feels like so many of the ideas are different windows in on a central truth about the unity of body, mind, breath and voice.  You slowly develop a feel for it through the exercises, but it is very hard to express in words.  My biggest concern is that my sense of it will fade, almost like a dream that is vivid when you wake up, but half-forgotten by lunch-time!  I’m including different letters of the Body Alphabet in my warm-ups in an attempt to keep it all fresh in mind and body.

I had some wonderful experiences during the week.  The group singing was such beautiful and elegant ensemble work - the need to be aware of all the sounds in the group, but also monitor yourself - how perfect for actors?  The sense of freedom that came through some of the exercises took me by surprise.  At times my voice came so easily that I could barely tell I was still singing.  Discovering and feeling resonance in places I had never imagined was another wonderful surprise, as well as discovering the connection between the physical gestures of the letters and the support they give to breath and voice.  And as I told you on the final day, the spirit of play that you always bring to the work was also a delightful reminder.

All this feels very much like steam of consciousness rather than a neat summary of my thoughts on the week, but I don’t really know how else to write about it!  Perhaps that is as it should be?

Thank you for sharing this valuable work with us in such a caring and generous way.  I’m happy that you seem to be enjoying the journey that it’s taking you on together, and I get the feeling that Molik’s legacy is in safe hands.

Until next time,
Much love to you both,
James (08- 2014)

James Laver is a British actor and magician. He graduated from the University of Cambridge with an MA in Mathematics and Philosophy before going on to study acting for a further 3 years at The Oxford School of Drama, one of the leading drama schools in the UK. James has lived in Thailand since 2007, and he now performs with a number of different theatre companies in Bangkok.
www.jameslaver.net